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  • : " On a qu'à appeler ça Le Massacre alors. " Mickaël Zielinski, Nicolas Lozzi, mai 2009.
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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 10:16

La chaleur a un effet inéluctable sur la motivation et la créativité. C'est un fait. Tenez, par exemple, le pays le plus chaud du monde est la Libye, dans le Nord de l'Afrique. Et vous en connaissez beaucoup des artistes libyens vous ? Eh ben moi non plus. Il faut donc me pardonner du manque de fréquence des articles, et de leur développement réduit au minimum. C'est que, en été, il faut nécessairement boire un truc frais et manger une glace en même temps que l'on écrit, ce qui achève de nous convaincre que l'on est mieux dans le canapé à s'endormir devant le tour de France qu'en pleine émulation cérébrale devant son ordinateur. Mais aujourd'hui, j'ai décidé de faire des efforts et, consciencieux, je rattrape mon retard en vous livrant quelques impressions sur les rares livres parcourus ces dernières semaines dans la fraîcheur de la climatisation de mes transports en commun. Ces derniers temps, donc, j'ai lu...

 

 (♦♦) J'ai lu Serpentine, un recueil de nouvelles paru chez Folio SF, de Mélanie Fazi, une auteur de fantastique français que je n'avais jamais lu, à ma grande honte. Eh bien, agréablement surpris je fus. Bon, soyons honnêtes : stylistiquement, ça ne vous révolutionne pas un Nabokov, c'est même parfois limite au niveau de l'écriture, avec le lot – habituel finalement – d'expressions toutes faites qui catapultent tout texte dans le vortex de la médiocrité. Pour autant, les idées sont parfois très intéressantes, et je pense notamment à la nouvelle-titre qui traite intelligemment du tatouage comme artefact magique ou fantastique. Mais il y a aussi cette chouette nouvelle dans laquelle des fantômes d'accidentés se retrouvent sur des aires d'autoroute ("Nous reprendre à la route"), ou encore cette délirante variation mythologique autour de Ulysse et Circé ("Mémoire des herbes aromathiques"). Bon, il y a aussi des ambiances néo-punk desquelles je me suis senti assez étranger, je pense notamment à "Matilda" et sa dualité facile de chanteuse de métal/créature des ténèbres. Mouai. Au final, il faut reconnaître à tous ces textes une certaine cohérence narrative : on sent que Mélanie maîtrise ses classiques et a bûché la narratologie de l'horreur. C'est de la bonne ouvrage, peut-être trop appliquée et un peu académique.

 

 

 (♦♦) J'ai lu aussi Steampunk ! chez les Moutons électriques, un essai consacré, devinez-quoi, au steampunk sous toutes ses facettes, comme d'habitude richement illustré et bien documenté. Rappelons pour les profanes ce qu'est le steampunk en reprenant tout bonnement la terminologie de l'auteur Étienne Barillier ; trois caractéristiques principales : une esthétique rétro-futuriste ; une obsession pour l'Angleterre victorienne ; une littérature ultra-référentielle. Dans le steampunk, c'est ce dernier point qui m'intéresse particulièrement, cette intertextualité qui tisse une toile aux quatre coins de la fiction populaire, mais aussi cette façon d'uchroniser en amont des découvertes scientifiques de la fin du XIXe. En cela, et Étienne est d'accord avec moi, le roman de steampunk ultime est sans conteste The Light Ages de Ian McLeod (L'Âge des lumières, chez Denoël). Décidément, j'aime beaucoup la "Bibliothèque des miroirs", cette collections de popular studies des Moutons. Ce volume présente des défauts évidents et visibles à l'oeil nu : mise en page surchargée, découpage bizarre, partis pris tranchés, mais cette excessivité et cette surenchère conviennent finalement bien au genre traité.

 

 

 (♦♦) J'ai lu également un gros pavé nommé L'Histoire du football (Paul Dietschy) chez Perrin. Ceux qui me connaissent savent la passion que je nourris pour le ballon rond. Ce volume est très complet, assez universitaire, détaillé parfois jusqu'à l'obsession, et très sérieux, en attestent l'énorme bibliographie, l'index, l'appareil de notes, etc. Très attaché aux aspects historique et politique de l'évolution du sport, l'ouvrage oublie à mon sens quelque peu de parler d'esthétique, et surtout de l'aspect technico-tactique et de son évolution. Oh, bien sûr, c'est évoqué, on aborde brièvement les grandes tendances (WM, 4-4-2 brésilien, football total néerlandais...) mais on sent bien que ce n'est pas là le centre du propos. Dommage, du coup la somme est légèrement indigeste, quoi qu'indispensable à tout amateur éclairé de l'Olympique de Mar... euh je veux dire du soccer.

 

 

arton18828.jpg (♦♦♦♦)J'ai lu enfin le livre que vous ne lirez pas à la rentrée. Reçu en Service de Presse pour préparer la grande foutritude de septembre, j'ai nommé Nevrospiral de Patrick Olivier Meyer, à paraître chez Calmann-Levy. Un récit polyphonique (de mémoire, un obsédé des blondes, une rock-star sur le déclin, une jeune arriviste et un psychopathe en liberté) qui va plus ou moins croiser les narrations, une ambiance parisiano-branchouille insupportable, une écriture pleine de formules qu'on pourrait qualifier de "sloganique" – en d'autres termes du sous-Beigbeider, ce qui ne nous amène pas bien haut. Par pitié, gardez vos sous, et à bientôt car il faut que j'aille déguster ma glace maison à la framboise. Miam.

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commentaires

N
<br /> Bonjour Hélène et merci d'avoir lu. Non, ce roman ne parle pas du tout de moto, ou alors quelque chose m'a franchement échappé. J'aimerais pouvoir vous citer des romans qui parlent de moto, mais je<br /> ne vois pas.<br /> <br /> <br />
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H
<br /> Merci pour ce commentaire sur Nevrospiral. J'aimerais savoir une chose : est-ce que le roman parle de moto ? Je fais une recherche sur cette thématique. Merci d'avance de votre réponse.<br /> <br /> <br />
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