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  • : Le Massacre
  • : " On a qu'à appeler ça Le Massacre alors. " Mickaël Zielinski, Nicolas Lozzi, mai 2009.
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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 11:11
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Dans un Japon d'après-guerre meurtri et profondément bouleversé, tout manque dans ce pays en ruine. Dans ces conditions, la violence et la pauvreté écument les rues. Le décor est planté, et nous arrivons directement au coeur de l'action, suivant six protagonistes, cagoulés et enchainés dans un bus, aux côtés de civils. À première vue, on se place du côté de ces civils appeurés, ne voyant pas le visage des prisonniers. Leur allure est de prime abord sombre et froide, mais les pages suivantes nous les montrent sales, de petites tailles et un peu perdus. L'un d'eux tente même d'aider une petite fille en lui ramassant sa poupée. Peine perdu, celle-ci hurle et le prisonnier, une fois le bus arrêté, est jeté dehors par un garde et violement roué de coups et insulté sur la chaussée trempée. La page suivante nous indiquera qu'il s'agit bien de six adolescents que l'on envoie en prison.

En effet, ce manga traite de l'emprisonnement de mineurs delinquants (ou tout simplement perdus) et de leur traitement dans cette prison, ô combien singulière puisqu'elle porte dans son enceinte deux monstres de perversion que sont l'un des gardiens (qui porte en adoration la violence gratuite) et le medecin principal (un obsédé doublé d'un pervers). Attouchements, violences et humiliations seront le quotidien de cette jeunesse écorchée. Dans ces conditions, seule une fraternité sans borne les poussera à vouloir survivre et se rebeller face à leurs bourreaux. Malgré une cohabitation difficile au début, nos six héros (bientôt rejoints par un septième prisonnier, tiens, ça ne vous rappelle rien ?), au fur et à mesure que les violences se font plus gratuites à leur égard, vont resserrer les liens qui les unit, chacun faisant don de soi à l'autre afin qu'il survive dans ce véritable enfer, et en espérant trouver un échapatoire à ce qu'ils vivent. Car, évidemment, l'objectif est de quitter cette prison, par tous les moyens possibles.

Cette oeuvre qui nous ouvre les portes de l'univers carcéral pour mineurs met le doigt là ou ça fait mal en osant régulierement nous montrer les humiliations dont sont victimes ces jeunes enfants, livrés à eux mêmes, parfois suicidaires mais courageux. Le coup de crayon est subtil, tantôt fin et brumeux, nous laissant dans un quotidien pluvieux et sombre, tantôt noir et dur, pour nous interpeller lors des scènes de violence ou lors de la mise en avant des sentiments (souvent de la tristesse et de la colère) des personnages. Initialement sorti chez Kabuto éditions mais stoppé en cours de publication, Rainbow est repris par les éditions Kazé/ancien Asuka, qui nous offre dès sa sortie fin février les trois premiers volumes de ces tranches de vie, à lire absolument. On attend les quatres prochains tomes pour mai...avec impatience !





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